Le premier cas mortel de la grippe porcine qui en a provoqué douze «confirmés» au Mexique, semble être celui d'Adela Maria Gutierrez Cruz, une femme de 38 ans, admise le 9 avril pour une pneumonie à l'Hôpital général d'Oaxaca, dans le sud-est du pays.

Cette maman de deux filles et un garçon est morte quatre jours plus tard, sans savoir qu'elle était victime d'un nouveau virus.    Elle a été hospitalisée «avec des symptômes graves de pneumonie atypique et placée par conséquent en soins intensifs», a déclaré à l'AFP le directeur de l'établissement, Jesus Manuel Salcedo Cruz.

   Le 13 avril, «la patiente est décédée après une complication diabétique, mais comme son cas était tout à fait particulier nous avons demandé des examens au laboratoire qui a détecté un virus distinct de celui de la grippe saisonnière. Nous avons informé le ministère de la Santé, qui a lancé l'alerte», a-t-il ajouté.

   C'est seulement le 23 avril que les médecins d'Oaxaca ont appris qu'il s'agissait d'un nouveau virus, quand les laboratoires des Etats-Unis et du Canada l'ont détecté.

   Le mari d'Adela refuse de parler aux médias. «Le ministère de la Santé a sa version, allez lui demander», s'est-il borné à dire à l'AFP avant de refermer la porte de leur maison de Santa Cecilia, un quartier sud d'Oaxaca, ville «coloniale» très prisée des touristes.

   Adela repose depuis le 14 avril dans l'allée 1, secteur C, du cimetière de San Andres Huayapan, tout près d'Oaxaca. Plus de 300 personnes ont assisté à ses funérailles.

   Deux semaines plus tard, nombre de ses voisins ignorent encore tout des mesures de prévention conseillées contre l'épidémie.

   Le président du conseil de quartier de Santa Cecilia, Javier Hernandez Garcia, sait seulement depuis mardi qu'Adela a succombé au virus. Il précise qu'il l'a appris par la télévision.

   «Les autorités de santé ne nous ont pas contactés, mais maintenant que nous sommes prévenus, nous allons les appeler pour savoir ce qu'ils nous diront de faire», ajoute-t-il.

   Une voisine d'Adela est aussi désemparée. Des agents du ministère de la Santé «sont venus un jour, après l'enterrement, nous demander combien nous étions dans notre maison, et nos âges, mais ils ne sont pas revenus».

   Dans les bureaux du ministère de la Santé à Oaxaca, «on surveille 92 familles de voisins, et elles sont toutes en bonne santé», a-t-on affirmé à l'AFP.