Les présidents de la Bolivie, Evo Morales, et du Paraguay, Fernando Lugo, ont signé lundi à Buenos Aires un accord historique qui fixe la frontière entre les deux pays, à l'origine d'un conflit qui a fait plus de 100 000 morts entre 1932 et 1935.

Cette guerre pour le contrôle de la région du Chaco, que l'on pensait alors riche en hydrocarbures, avait opposé indirectement les compagnies pétrolières américaine Standard Oil et britannico-néerlandaise Royal Dutch Shell.

«Ce sont des présidents issus de la lutte sociale, une lutte permanente pour l'égalité de nos peuples, qui mettent fin à un conflit historique», a déclaré M. Morales au début de la cérémonie de signature.

De son côté, M. Lugo, issu de la gauche comme M. Morales, a exprimé le voeu que la richesse énérgétique de la Bolivie et du Paraguay puisse à l'avenir «être développée et utilisée par les deux pays sans aucune intervention étrangère».

La présidente argentine, Cristina Kirchner, a estimé que la guerre du Chaco «avait senti le pétrole comme tant d'autres guerres de ces temps-là et d'aujourd'hui». «D'autres, qui ne se trouvaient pas précisément en Amérique du sud, en ont tiré parti», a-t-elle dit.

Evo Morales et Fernando Lugo ont paraphé le rapport final élaboré par la Commission de démarcation des frontières boliviano-paraguayennes, qui leur a été remis par la présidente argentine Cristina Kirchner lors d'une cérémonie à la Maison rose, siège du pouvoir exécutif argentin.