Le narcotrafiquant colombien Daniel Rendon, alias «Don Mario», présenté par le gouvernement comme le plus puissant du pays, a été arrêté mercredi dans le nord-ouest de la Colombie, a annoncé la présidence.

«Le président (Alvaro Uribe) vient d'en être informé à Rio de Janeiro où il s'entretenait avec le président (brésilien Luiz Inacio ) Lula Da Silva», a déclaré à des radios colombiennes Cesar Mauricio Velasquez, secrétaire en charge de la presse auprès de la présidence.

Daniel Rendon Herrera, 43 ans, un ex-paramilitaire d'extrême-droite, est qualifié par les autorités de plus puissant trafiquant de drogue du pays. Une récompense de 2,1 millions de dollars était proposée pour sa capture.

Cesar Mauricio Velasquez a ajouté que l'interpellation s'était produite dans la nuit de mardi à mercredi, dans la région d'Uraba, dans le nord-ouest du pays, où le trafiquant était implanté.

L'homme a été, selon la police, arrêté dans un village du département d'Antioquia (nord-ouest), Necocli, lors d'une opération à laquelle ont participé pas moins de 315 policiers d'élite.

Don Mario était notamment présenté comme l'un des chefs d'une bande de tueurs à gage au service du trafic de drogue, la «Oficina de Envigado», qui aurait compté quelque 1500 hommes, dont un bon nombre issus des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, milice d'extrême-droite comptant 30 000 hommes démobilisés entre 2003 et 2006, ndlr).

Le président Uribe avait personnellement qualifié de prioritaire sa capture.

Des sources de renseignement ont indiqué à l'AFP que Don Mario avait également des liens avec la guérilla marxiste des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) avec laquelle il aurait échangé des armes contre de la drogue.

Le quotidien colombien El Tiempo a pour sa part affirmé dans son édition de mercredi qu'il négociait sa reddition à la justice, dans le cadre du processus Justice et Paix qui permet aux ex-paramilitaires de bénéficier d'amnisties partielles en échange d'aveux sur leurs crimes.

Daniel Rendon, dont l'extradition est réclamée par les Etats-Unis, aurait notamment conditionné sa remise au rejet de cette demande par les autorités colombiennes, selon El Tiempo.