Une association regroupant les élus municipaux colombiens a affirmé samedi que 2 000 de ses membres étaient menacés de mort par les différents groupes armés dans le pays, tandis que le gouvernement plaçait ce chiffre à 73.

«Si l'on tient compte des menaces directes et indirectes, nous avons actuellement 2 000 conseillers municipaux menacés de mort et dans la plupart des cas ces menaces proviennent des Farc», la guérilla marxiste fondée en 1964, a déclaré à l'AFP Fabio Estrada, président de la Fédération nationale de conseillers municipaux (Fenacon).

Ces menaces, a-t-il poursuivi, ne sont pas seulement le fait des guérillas, elles proviennent également de trafiquants de drogue ou des bandes dites émergentes, issues d'anciennes milices paramilitaires d'extrême droite», démobilisées entre 2003 et 2006, a-t-il ajouté.

«Le plus triste c'est que cette situation génère beaucoup d'incertitude et de crainte lorsqu'il s'agit de travailler. Ils ne peuvent pas aller au-delà d'un certain périmètre, sinon ils sont tués», a-t-il ajouté en assurant que quatre élus avaient déjà été assassinés depuis le début de l'année.

Le ministre de l'Intérieur Fabio Valencia a pour sa part affirmé que seulement 73 élus municipaux étaient directement menacés de mort, ajoutant toutefois que 1 200 d'entre eux couraient un certain risque pour leur vie.

La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) compterait encore 7 à 10 000 combattants selon les estimations, tandis que l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) disposerait de quelque 2 000 hommes.

Par ailleurs près de 7 000 paramilitaires sur les 30 000 démobilisés pourraient avoir réintégré des groupes armés, selon une estimation de l'Organisation des États américains.