Les peuples indigènes, les plus pauvres et les plus touchés par la tuberculose, se sont plaints mardi à Rio, à l'occasion de la Journée mondiale de la tuberculose, d'être discriminés et laissés de côté.

«Il y a quelque 370 millions d'indigènes dans plus de 70 pays du monde entier qui ont été laissés de côté des programmes de lutte contre la tuberculose», a déclaré à la presse le Canadien Wilton Littlechild, un Indien Cree, expert aux Nations unies.

Le taux de prévalence de cette maladie contagieuse qui se transmet par comme un rhume banal est beaucoup plus élevé dans ces communautés: «vingt-neuf fois plus chez les Indiens du Canada que dans le reste de la population et 90 fois plus chez les Inuits. Au Groënland, c'est 45 fois plus», a souligné Littlechild qui portait une coiffe traditionnelle.

Mirtha del Granado, experte de l'Organisation panaméricaine de Santé, a affirmé que l'on «ne connaît même pas le taux exact des cas de tuberculose» parmi les 40 millions d'Indiens d'Amérique latine, qui représentent 10% de la population. Il serait de «20 à 30 fois supérieur au reste de la population», a-t-elle dit, rappelant que «pauvreté et tuberculose allaient de pair».

Les représentants des peuples indigènes participent au 3e Forum «Halte à la tuberculose» organisé à Rio en partenariat avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et qui réunit 1.300 participants de 110 pays.