L'armée vénézuélienne a occupé samedi les ports et des aéroports du pays, conformément à une nouvelle loi assurant à l'Etat le contrôle de ces infrastructures, a annoncé le président Hugo Chavez.

Jusqu'à présent, la gestion des ports et aéroports relevaient de la seule compétence des régions, dont certaines sont dirigées par l'opposition, accusée par M. Chavez de chercher à déstabiliser son gouvernement.

«Depuis ce matin, nous avons commencé à inverser le démembrement de l'unité nationale, du territoire, de la souveraineté. Nous sommes en train de réunifier la patrie», a lancé le président vénézuélien, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine.

Les militaires vénézuéliens ont pris au total le contrôle de sept ports et aéroports, dont celui de la seconde ville et poumon pétrolier du pays, Maracaibo (ouest), le bastion de l'opposition.

Le patron de l'Institut national de l'aéronautique civile (Inac), José Luis Martinez, a indiqué que l'opération s'était déroulée sans incident, précisant que les «nouvelles autorités maintenaient le contact avec les administrations précédentes».

Les gouverneurs de l'opposition, qui dirige cinq des 22 régions du pays, ont dénoncé un coup de force des autorités centrales. M. Chavez les a menacés de prison au cas où ils tenteraient de s'opposer à l'occupation de l'armée.

L'envoi des militaires intervient au lendemain d'une grande manifestation à l'appel des sympathisants de l'opposition à Maracaibo, dont le maire Manuel Rosales, ancien adversaire malheureux de M. Chavez à la présidentielle, est actuellement poursuivi pour corruption par la justice.