Fort-de-France, la ville-capitale de l'île française de la Martinique, en proie à un grave conflit social depuis plus d'un mois, a retrouvé son calme samedi après de violents affrontements la veille entre gendarmes et manifestants.

Samedi matin, la circulation avait repris dans les rues de la ville avec ses habituels embouteillages , a constaté un correspondant de l'AFP. Mais dans plusieurs endroits de la ville, les traces des barricades en feu et de bris de bouteille restaient visibles.

A la suite des violences de vendredi, «neuf personnes ont été interpellées et trois fonctionnaires de police ont été blessés par des balles à plomb», a indiqué un commandant de police à l'AFP.

Les incidents avaient commencé vendredi à la périphérie de la ville, en marge d'une manifestation menée par des chefs d'entreprise et des agriculteurs contre la grève qui paralyse l'île depuis plus d'un mois. Les gendarmes mobiles ont tiré des salves de lacrymogènes.

Des accrochages sporadiques se sont ensuite déplacés vers le centre de Fort-de-France, notamment autour de la Maison des syndicats, quartier général du «collectif du 5 février», organisateur de la grève.

Dans un communiqué samedi matin, l'archêveque de la Martinique Mgr Michel Méranville a demandé aux prêtres de «prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité des fidèles». Il a préconisé l'avancement, l'annulation ou le  report à dimanche des messes prévues dans la soirée de samedi.

La messe du samedi soir à la cathédrale de Fort-de-France a été annulée. La veille, le préfet Ange Mancini, avait lancé un appel au calme et demandé à la population de ne pas sortir le soir après 20 heures.

Un accord sur une augmentation des bas salaires en Martinique a été signé dans la nuit de lundi à mardi, mais les grévistes ont appelé à poursuivre la mobilisation entamée depuis près d'un mois jusqu'à un accord sur une baisse des prix.