Le trafic de drogue au Mexique est «un cancer» qui a «tout envahi», et non plus une simple «appendicite» comme on le croyait, a déclaré le président Felipe Calderon vendredi dans une interview télévisée.

«C'est comme si le patient disait au médecin +"j'ai très mal au ventre" (...) En l'ouvrant pour l'opérer de ce qu'on croyait une appendicite, on constate que c'est un cancer, déjà très propagé», a expliqué M. Calderon à la chaîne Milenio.

«Ce qu'il faut alors, c'est extirper, irradier, s'attaquer à toute cette maladie, et cela coûte cher, et c'est douloureux bien entendu, mais il faut le faire», a-t-il ajouté.

Au Mexique, on estime à quelque 5300, pour l'année 2008, le nombre de morts violentes liées aux activités criminelles des cartels de la drogue.

Depuis le début de 2009, chaque jour amène sa douzaine de morts dans le nord du pays, à la frontière américaine, où les hommes de main des cartels s'entretuent pour le contrôle du trafic vers les États-Unis, premier client mondial de la cocaïne.

Lorsqu'il est arrivé à la présidence, en décembre 2006, M. Calderon s'est trouvé confronté à «un problème très, très sérieux», a-t-il souligné: il était informé d'extorsions, d'enlèvements, de disparitions et de décapitations, mais il ne connaissait pas l'étendue du mal, a-t-il expliqué.

Depuis fin 2006, le gouvernement mexicain a déployé plus de 36 000 hommes, des policiers et surtout des militaires, contre les cartels à travers le pays.