Le volcan chilien Chaiten, dont l'éruption spectaculaire en mai 2008 avait forcé l'évacuation de 4.000 personnes, connaît depuis jeudi un regain d'activité, faisant craindre pour 46 habitants qui refusent d'être relogés, malgré les autorités criant au «suicide collectif».

Le Chaiten, volcan culminant à environ 1.00O m dans le sud du pays (1.200 km de Santiago) a repris un processus éruptif, crachant d'épais nuages de cendres et pierres en fusion, mais présentant aussi une large fissure dans le dôme qui contient pour l'instant la lave.

Le Chaiten, après près de 9.000 ans d'années d'inactivité, était entré en éruption en mai dernier, forçant l'évacuation totale de la bourgade de Chaiten, proche de 10 km, dans cette région de forêts, fjords et lacs. Le nuage de cendres avait atteint Buenos Aires, à quelque 1.000 km à l'est.

Chaiten avait été partiellement noyé sous la boue et les cendres, et les fortes pluies des derniers jours renouvellent le risque selon les services de secours: les cendres proprement dites, mais aussi de fortes crues d'une proche rivière charriant de la lave, comme celle qui avait envahi Chaiten en mai.

Les autorités ont récemment renoncé à reconstruire la ville face aux risques continus, malgré les protestations d'environ 200 habitants de longue date, revenus depuis vivre sur les lieux. Les trois-quarts d'entre eux ont accepté d'être évacués jeudi selon un plan d'urgence. Mais 46 résistent.

«Le gouvernement ne permettra pas que des gens se livrent à une immolation ou un suicide collectif», a mis en garde un porte-parole. «La liberté de mouvement est une chose, mais face à des faits évidents (...) le gouvernement ne peut laisser des Chiliens se mettre d'eux-mêmes en danger de mort».

Les autorités entendaient vendredi saisir la justice, pour obtenir l'évacuation de 17 mineurs au sein de la population restée près du Chaiten.