Plusieurs dirigeants d'opposition au Venezuela ont estimé lundi que l'adoption de l'amendement constitutionnel qui permettra au président Hugo Chavez de se représenter en 2012 n'est qu'une «victoire à la Pyrrhus» pour le chef de l'Etat et son camp.

En obtenant 45,63% des suffrages - contre 54,3% de votes pour le oui, selon des résultats partiels - l'opposition a dépassé, «pour la première fois (depuis l'arrivée au pouvoir du président socialiste en 1999, ndlr), la barre des cinq millions de voix», a souligné lors d'une conférence de presse Luis Ignacio Planas, secrétaire général du mouvement démocrate chrétien Copei. «C'est une victoire à la Pyrrhus», a affirmé le responsable, relevant que les opposants à Hugo Chavez n'avaient jamais réussi à mobiliser autant d'électeurs.

«Nous avons lutté contre (...) toutes les structures de l'Etat», mises au service de la campagne du oui, a-t-il dénoncé.

Le responsable démocrate chrétien a souligné que le seul bénéficiaire de l'amendement constitutionnel était le président, alors que le pays restait confronté «à l'insécurité, au chômage, à l'inflation».

«Une part importante du pays ne s'est pas pliée», s'est aussi félicité le maire d'opposition de Caracas, Antonio Ledezma.

«Nous voulons du progrès, nous voulons une démocratie qui ne se mesure pas seulement au nombre de consultations électorales du pays», a-t-il ajouté, alors que les Vénézuéliens ont voté seize fois depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez.

La règle en vigueur jusqu'à présent n'autorisait pas plus de deux mandats présidentiel consécutifs, ce qui aurait obligé Hugo Chavez à quitter le pouvoir à l'issue de son deuxième mandat, début 2013.

Le prochain rendez-vous électoral entre majorité socialiste et opposition conservatrice est prévu en 2010, pour des élections législatives.