L'île française de la Guadeloupe, dans les Antilles, était toujours paralysée samedi après quasiment trois semaines de grève générale contre la vie chère, les parties espérant trouver une issue aux négociations en cours.

Les activités portuaires restaient interrompues, l'unique dépôt pétrolier était toujours bloqué et l'ensemble des stations-services, dont des barricades interdisent l'accès, ne pouvaient plus être réapprovisionnées. Les hypermarchés qui tentaient de rouvrir étaient refermés par des manifestants. Les écoles demeuraient closes. Le secrétaire d'État chargé des départements et territoires français d'Outremer, Yves Jégo, «installé» en Guadeloupe depuis dimanche dernier, a dit son intention de négocier jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé. «Nous nous enfermerons demain à 26 personnes dans la préfecture et nous n'en sortirons que lorsque l'accord sera signé», a-t-il vendredi soir.

«Nous avons une obligation de résultat et nous ne sortirons de la salle que quand nous serons parvenus à un accord interprofessionnel sur les salaires», a affirmé en écho samedi matin Elie Domoto, leader et porte-parole du LKP, collectif de syndicats, associations et partis qui mène la grève «contre la vie chère». Le LKP («comité contre l'exploitation outrancière») revendique une «augmentation de 200 euros nets pour tous».

Signe de la mobilisation entamée le 20 janvier, chaque annonce d'amorce de retour à la normale par M. Jégo a été suivie de l'entrée en grève de nouveaux secteurs ou entreprises.

Sur l'île voisine de la Martinique, qui a rejoint ce mouvement jeudi pour exiger notamment une baisse immédiate des prix, les négociations entamées vendredi entre grévistes, représentants de l'État et élus se sont interrompues samedi et devaient reprendre lundi.

L'intersyndicale a rendu publique une «étude» réalisée par ses soins, selon laquelle le lait est 44,7% plus cher en Martinique qu'en métropole, et les pâtes près de 80%.