L'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt a indiqué lundi à Rome que le premier projet de sa fondation viserait à empêcher le recrutement de jeunes Colombiens par la guérilla des Farc.

Mme Betancourt a reçu des mains du président de la Chambre des députés Gianfranco Fini le prix du «Pélerin de la paix» décerné par le Centre international pour la paix entre les peuples d'Assise (centre).

«Je veux sortir mes anciens compagnons otages de la jungle» mais «curieusement aussi je pense à mes gardiens, âgés de 13 ou 14 ans, soit plus jeunes que mes enfants, et eux aussi prisonniers d'une idéologie et de la terreur», a déclaré Ingrid Betancourt.

Elle a indiqué que le tout premier projet de la fondation qu'elle vient de lancer et qui porte son nom, serait développé dans le village de Calamar, «centre de recrutement des Farc».

«Tous ceux qui me gardaient durant ma captivité venaient de ce village. J'ai fini par comprendre qu'ils n'avaient pas d'autre choix», a expliqué l'ex-otage qui a passé six ans et demi dans la jungle.

Selon elle, les Farc recrutent, grâce à de «grands mensonges d'un avenir meilleur», des jeunes gens qui se laissent également séduire par le fait d'avoir une arme, ce qui leur «apporte du respect et un statut», a indiqué Mme Betancourt.

Elle a expliqué qu'«un espace sera créé dans le village avec des assistantes sociales qui accompagneront les jeunes dans la réalisation de leurs rêves. Le projet vise à leur dire qu'ils n'ont pas besoin de tuer ou de se prostituer, et qu'ils peuvent réaliser leurs rêves dans la paix et le respect des autres».