Trois dirigeants de la coalition qui a porté au pouvoir le président colombien Alvaro Uribe ont fait savoir qu'ils ne croyaient pas à une nouvelle candidature du chef de l'Etat en 2010, alors que selon un sondage le soutien populaire pour une réélection s'érode.

«Je suis le plus uribiste et favorable à la réelection, mais je ne crois pas qu'il aura de réelection», a déclaré lundi soir lors de la présentation d'un livre à Bogota l'ancien ministre de l'Intérieur Carlos Holguin, un conservateur, cité par plusieurs médias colombiens.German Vargas Lleras, membre du Parti Cambio Radical, qui a refusé fin novembre de soutenir au Congrès un texte proposant l'organisation d'un référendum constitutionnel pour permettre au président de se présenter en 2010 - ce que la Constitution ne permet pas actuellement - a pour sa part assuré qu'il ne s'était «pas engagé à soutenir un référendum».

L'ancien ministre de la Défense, Rafael Pardo Rueda, ex-uribiste et membre du Parti libéral (opposition), a pour sa part déclaré que tenter de rester au pouvoir manquait de «leadership».

Ces déclarations interviennent alors qu'une commission du Congrès colombien a écarté le 25 novembre un texte qui aurait permis aux partisans d'Alvaro Uribe de proposer un référendum constitutionnel rendant possible sa candidature en 2010.

Un sondage de l'institut Datexco publié dimanche indique par ailleurs que si le chef de l'Etat est encore très populaire (71,5% d'opinions favorables).

Encore 54% des Colombiens sont par ailleurs favorables à une réélection d'Uribe, selon une enquête d'opinion Gallup publiée lundi, qui note toutefois qu'ils étaient 69% en août.