Le leader cubain Fidel Castro a fustigé la déclaration du G20 qui passe sous silence selon lui les problèmes écologiques et les inégalités entre pays riches et pauvres, sans jamais critiquer les grands responsables à ses yeux de la crise financière, les Etats-Unis.

«Dans le document, il n'y a pas un seul mot sur l'absurdité de la politique de transformer les aliments en combustible, comme le proposent les Etats-Unis, des échanges inégaux dont sont victimes les peuples du Tiers-Monde, ni sur la course stérile aux armements, la production et le commerce des armes, la rupture de l'équilibre écologique, et les graves menaces à la paix qui mettent le monde au bord de l'extermination», écrit Fidel Castro, 82 ans.

«Seule une petite phrase perdue dans ce vaste document mentionne la nécessité d'"affronter le changement climatique", quatre mots», poursuit l'ancien président cubain, bête noire des Etats-Unis, dans une réflexion sur le sommet du G20 de vendredi et samedi publiée lundi dans la presse cubaine.

«Par le style, jusqu'au dernier paragraphe, c'est ennuyeux, plein de lieux communs, qui ne disent absolument rien. Cela a été souscrit par (George W.) Bush, champion du néolibéralisme, responsable de massacres et de guerres génocidaires, qui a investi dans ses aventures sanglantes tout l'argent qui aurait été suffisant pour changer la face économique du monde», estime Castro.

«Louanges à l'empire, qui ne reçoit aucune critique pour ses méthodes abusives» dans ce document au «langage technocratique, inaccessible aux masses», qui est une supplication au «loup» de ne pas dévorer le Petit Chaperon rouge», écrit Fidel Castro qui s'en prend également au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.

Père de la Révolution cubaine de 1959, Fidel Castro, qui a cédé en février dernier le pouvoir pour des raisons de santé à son frère Raul, reste très influent sur l'île communiste et auprès des leaders de la gauche «anti-impérialiste» latino-américaine.