L'enquête sur le crash de l'avion dans lequel 14 personnes, dont le ministre mexicain de l'Intérieur, Juan Camilo Mourino, ont trouvé la mort mardi soir près du centre de Mexico, selon un nouveau bilan officiel mercredi soir, est en cours avec l'aide de spécialistes américains.

«On n'a pas détecté d'indices qui permettraient de formuler d'autres hypothèses que celle d'un accident, mais nous enquêtons jusqu'à épuisement de toutes les éventualités», a déclaré le ministre des Transports, Luis Tellez, mercredi matin à la télévision.

Le président Felipe Calderon a dirigé dans la nuit une réunion d'urgence de son conseil de sécurité, ordonnant une «enquête rigoureuse» et nommant aussi pour l'intérim de Juan Camilo Mourino son adjoint, le secrétaire d'Etat Abraham Gonzalez Uyeda, a annoncé mercredi la présidence mexicaine.

«Nous avons la boîte noire, elle est en cours d'analyse, cela va prendre du temps», a annoncé M. Tellez mercredi.

Il avait déjà évoqué un «accident» mardi soir, tout en annonçant que des experts américains de l'Administration fédérale de l'aviation et de la Direction nationale de la sécurité du transport allaient participer à l'enquête. Les uns étaient déjà sur place mardi soir, les autres sont arrivés mercredi, a confirmé l'ambassadeur américain à Mexico, Antonio O. Garza.

«Il n'y a pas eu d'explosion en l'air», a affirmé M. Tellez, déclarant que si tel avait été le cas les débris de l'appareil seraient dispersés sur une surface bien plus vaste.

Des témoins, plus ou moins précis, ont évoqué «des explosions» ou encore «une boule de feu dans le ciel».

L'éventualité d'un attentat n'a pas manqué de susciter des rumeurs, car le Mexique a perdu dans l'épave de l'avion, en la personne de Mourino, l'artisan numéro 1 de la lutte contre le «crime organisé», autrement dit les cartels de la drogue.

Brillant responsable politique de 37 ans, il dirigeait cette politique gouvernementale dans laquelle plus de 36.000 policiers et militaires ont été déployés dans l'ensemble du pays, et que le Mexique mène en coopération étroite avec les Etats-Unis.

Les Etats-Unis sont «révoltés» et «consternés» par la mort de Juan Camilo Mourino, un «dirigeant courageux» dans la «guerre commune» qu'ils mènent avec le Mexique contre les trafiquants de drogue, a déclaré mercredi un porte-parole du département d'Etat. Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie, l'a salué comme un meneur de la lutte «contre le crime organisé».

Le vol de l'appareil, un biréacteur Lear Jet, s'était déroulé «dans les normes» depuis son décollage de l'Etat de San Luis Potosi (centre) et jusqu'à sa dernière communication avec la tour de contrôle lorsqu'il préparait son atterrissage à Mexico, selon M. Tellez.

La dernière communication faisait état d'un changement de fréquence, et à aucun moment le pilote n'a signalé la moindre défaillance de l'avion, a-t-il affirmé.

«Nous avons découvert treize cadavres» et nous continuons les recherches pour vérifier s'il n'y a pas une victime féminine supplémentaire, a déclaré le procureur, Miguel Angel Mancera.

Deux des victimes sont de sexe féminin, et quatre, au total, «étaient probablement des passants qui se trouvaient sur les lieux», a-t-il ajouté. Les neuf occupants de l'avion ont trouvé la mort dans l'appareil.

L'avion s'est écrasé mardi peu avant 19H00 locales (01H00 GMT) près de la jonction entre le boulevard périphérique de Mexico et l'entrée de La Reforma, l'avenue principale de la capitale, longue de plusieurs kilomètres et qui mène au coeur historique de la vieille ville.

L'accident s'est produit à une heure de grand trafic à un des endroits de la capitale où la circulation automobile, énorme à Mexico, une des agglomérations les plus peuplées du monde avec plus de 20 millions d'habitants, est la plus intense. Autant dire que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd.