Les indigènes colombiens, qui ont lancé depuis la mi-octobre un mouvement de protestation pour réclamer davantage de terres et le respect de leur droit à la vie, ont annoncé lundi qu'ils marcheraient jusqu'à Bogota, au lendemain de négociations infructueuses avec le président Alvaro Uribe.

Leur marche débutera lundi 10 novembre, au départ de Cali, à quelque 500 km au sud-ouest de la capitale, a déclaré à l'AFP Daniel Daniel Piñacué, un de leurs représentants, en précisant qu'ils comptent relier Bogota en quatre semaines.La décision, a-t-il précisé, a été prise lors d'une réunion des dirigeants du Conseil régional du département de Cauca (sud-ouest) d'où part l'essentiel du mouvement, après «l'échec» de la réunion qui s'était tenue la veille avec Alvaro Uribe.

Les indigènes colombiens, qui représentent 3,2% de la population du pays, ont déjà marché du 21 au 25 octobre entre La Maria (Cauca) et Cali, à 120 km de là, pour réclamer des terres qui leurs sont dues selon eux depuis plus de 15 ans et le respect de leur neutralité dans le conflit qui oppose l'armée, les guérillas d'extrême-gauche et les paramilitaires d'extrême-droite.

Trois d'entre eux ont péri à l'occasion de manifestations qui ont tourné à l'affrontement avec la police, accusée par les autochtones d'être responsable de ces morts, ce qu'elle dément, faisant pour sa part état de 70 blessés dans ses rangs.