Prononçant, mercredi dernier, un discours contre une loi interdisant l'avortement, la députée démocrate du Michigan Lisa Brown a lancé au président du Parlement de l'État du Midwest : « Je suis flattée que vous vous intéressiez tellement à mon vagin, mais non, c'est non! ». Une phrase qui a ulcéré bon nombre de ses collègues, majoritairement des hommes républicains, qui lui ont montré la sortie et lui ont ensuite interdit l'accès à la Chambre des représentants au lendemain de sa tirade.

« Ils m'ont bannie parce que j'ai osé dire le mot "vagin", le terme médical correct pour nommer une partie de l'anatomie féminine que ces législateurs tentent de réguler. Je suis outrée de voir que des législateurs du Michigan ne veulent pas seulement dicter ce que les femmes peuvent faire, mais aussi ce qu'elles peuvent dire », s'insurge la députée.

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Plusieurs féministes et défenseurs des droits des femmes se sont portés à la rescousse de la députée Brown. Le Parti démocrate du Michigan a même appelé les femmes à faire la grève du sexe pour exiger que l'élue soit réintégrée à l'Assemblée, un moyen de pression qui n'est pas sans rappeler la co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2011, la Nigériane Leymah Gbowee qui organisa une telle grève en 2003 pour exiger l'inclusion des femmes dans le processus de paix au Nigeria.

Lisa Brown est revenue à la charge samedi, non sans une pointe d'humour, en venant lire devant le Parlement Les Monologues du vagin en compagnie de l'auteure de la célèbre pièce de théâtre Eve Ensler, au grand plaisir des 2500 spectateurs s'étant déplacés pour l'occasion.

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