Personne n'a oublié les images des boat people entassés dans des barques et dérivant en mer pour fuir le Vietnam après la victoire des communistes, en 1975, mourant de faim et de soif. Mais voilà que, trente-cinq ans plus tard, les enfants des Boat People empruntent le chemin inverse et rentrent s'installer dans un pays en plein boom économique. Souvent au grand dam de leurs parents.

Si le phénomène migratoire reste encore difficile à mesurer, certains chiffres témoignent d'une tendance certaine: le nombre de Vietnamiens d'outremers qui ont mis le pied au pays est passé de 200 000 par an à 500 000 par an au cours de la dernière décennie.

«Ce sont surtout les jeunes de la deuxième et troisième génération qui rentrent, poussés par la crise économique en Occident. Ils ont perdu leur emploi, touché des indemnités, et avec ça, ils peuvent monter quelque chose», explique Luong Bach Vân, présidente de l'Association de liaison des Vietnamiens d'outre-mer à Hô Chi Minh-Ville. Le Vietnam affichait un taux de croissance de 5,3% en 2009.

La motivation première reste cependant souvent plus idéologique qu'économique. «Je ne rêve pas de faire la révolution, mais simplement qu'on adopte le bon système pour notre développement. Or ce n'est pas le cas. Quand nos responsables font valoir que nous sommes les meilleurs de la région, je dis bullshit», résume l'un d'eux, dans un reportage publié par Le Temps

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