L'adoption -hautement controversée- par l'Arizona d'une nouvelle législation plus stricte en matière d'immigration ravive un duel entre shérifs qui résume à merveille la division des Américains sur cette épineuse question.

Dans le coin droit: Joe Arpaio, 78 ans, un irréductible de La Loi et l'ordre aux méthodes controversées (c'est lui qui a réintroduit les chaînes aux pieds des prisonniers et les uniformes rayés de style «les frères Dalton»). Il se réjouit que la lutte contre le crime retrouve un sens aux États-Unis:«une révolution nationale est en marche et l'immigration en est la tête de proue!». Il est Républicain. Dans le coin gauche: Clarence Dupnik, 72 ans, qualifie la loi d'inconstitutionnelle et d'incitatif à la xénophobie. «Si les policiers appliquent cette loi, ils seront attaqués par les défenseurs des droits de l'homme. S'ils ne l'appliquent pas, ils seront attaqués par les xénophobes. Cette loi, c'est le visage le plus dégueulasse de l'Amérique.» Il est Démocrate.

L'un et l'autre sont d'accord sur un point: la population est exaspérée par l'afflux d'immigrants clandestins en Arizona, mais ils représentent les deux tendances dominantes du débat qui monte aux États-Unis sur ce qu'il faut faire des immigrés sans-papiers?

En attendant de trouver une réponse consensuelle à cette délicate question, une chose est sûre, la chasse aux clandestins est maintenant ouverte.

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