Un journaliste peut-il et doit-il dénoncer les criminels rencontrés dans le cadre d'un reportage?

La question fait grand bruit en France avec la diffusion d'un reportage sur les réseaux de pédophilie sur l'internet. Le journaliste qui a mené l'enquête pour France 2 a décidé de porter plainte à la police contre les prédateurs sexuels qui lui avaient fait confiance et avaient accepté de se confier à lui. Vingt-deux hommes ont été interpellés.

Le journaliste affirme s'être conformé à l'article 434-1 du Code pénal français qui punit la non-dénonciation d'un crime susceptible d'être empêché. Or, le code de déontologie du journaliste prône aussi la protection des sources.

«Il y a eu mélange des genres, observe ainsi un expert du droit des médias interrogé par Le Figaro. En se faisant auxiliaire de police, le journaliste sort de son rôle. Son devoir est d'informer le public, mais son obligation déontologique, issue de toute la tradition de son métier, est de ne pas dénoncer ses sources.»

Le journaliste en cause voit les choses autrement. «Moralement, il était impossible d'agir autrement. Si j'étais rentré chez moi sans rien dire, je n'aurai plus jamais dormi de ma vie», a-t-il justifié.

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