Un portrait robot actualisé d'Oussama Ben Laden, confectionné par le FBI, s'est inspiré par erreur des traits d'un homme politique espagnol connu, Gaspar Llamazares, a indiqué samedi le journal El Mundo citant un porte-parole du FBI.

La photo incriminée a été visible pendant plusieurs heures avant d'être retiré du site officiel américain Rewards for justice consacré aux personnes recherchées par la justice américaine, explique El Mundo dans son édition en ligne.

Le portrait montrait le chef d'Al-Qaeda tel qu'il pourrait être aujourd'hui, sans turban, avec des cheveux grisonnant et une barbe de quelques jours, selon une reproduction publiée par El Mundo.

D'après Ken Hoffman, porte-parole du FBI cité par le journal espagnol, un technicien du FBI a fait appel «de sa propre initiative à des images de Google» pour s'aider à composer ce portrait robot actualisé de Ben Laden.

Il «n'était pas satisfait des solutions offertes pour les cheveux par le programme» qu'utilise le FBI pour ce type de simulation, a expliqué M. Hoffman, selon El Mundo.

Dans l'une de ses recherches, le technicien est tombé sur une photo du député espagnol, ex-leader de la coalition d'Izquierda Unida, un petit parti situé à gauche du Parti socialiste espagnol (PSOE) du chef de gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero.

L'agent du FBI a utilisé les cheveux et le front de cet homme politique, connu pour ses positions anti-américaines, pour composer le nouveau portrait de Ben Laden, selon El Mundo.

«Ce qu'a fait (cet agent du FBI) est totalement irrégulier. Il est contraire au processus établi de voler les traits d'une photographie publiée dans sa totalité», a déclaré le porte-parole du FBI, selon El Mundo.

M. Llamazares a annoncé samedi qu'il demanderait des explications aux autorités américaines, notamment à travers le gouvernement socialiste espagnol, ajoutant qu'il ne voyagerait pas aux États-Unis même s'il y était invité.

«La sécurité de Ben Laden ne craint rien mais la mienne si!», a-t-il déclaré, avant d'indiquer qu'il se réservait la possibilité d'engager une procédure en justice contre les États-Unis.