Accrochée aux fenêtres des maisons closes d'Allemagne, la petite lampe rouge - signe discret, mais sans ambiguïté - semble bien pâlotte. Et les affiches, parfois plus explicites, collées aux carreaux n'y changent rien: les temps sont rudes, pour le milieu allemand de la prostitution. «Si le client n'arrive même plus à financer son logement, sa nourriture et sa voiture, comment voulez-vous qu'il fasse des frais pour du sexe?», demande Monika Heitmann, de l'association Nitribitt, qui, depuis plus de vingt ans, assiste les prostituées de Brême.

Oui, même le Rotlichtmilieu (le «milieu de la lanterne rouge») semble touché par la crise, et «tire la sonnette d'alarme», comme l'a titré le quotidien Süddeutschezeitung. Les patrons de maisons closes sont formels: la fréquentation de leurs établissements a, depuis cet hiver, chuté d'environ 30%. Contraintes et forcées, bien des «filles» se retrouvent au chômage partiel. Tandis que le plus vieil établissement de Francfort, le FKK Sudfass, a fermé ses portes en début d'année, après trente-sept ans de service, le secteur lutte pour sa survie.Certes, le quotidien économique Handelsblatt souligne que la situation n'est guère plus brillante à Amsterdam, où, d'après lui, le "ralentissement drastique" de l'activité va "porter le coup de grâce" à de nombreuses maisons du fameux Quartier rouge.

À lire sur le site du journal Le Monde.