Pendant la dictature d'Augusto Pinochet, les opposants se réunissaient au Rincón de las Canallas. Ce bar historique est de nouveau ouvert.

Au Rincón de las Canallas, Santiago. 379, rue San Diego, à Santiago. Un écriteau, sur une porte métallique à la peinture écaillée, annonce : «Nous avons rouvert au 810, rue Tarapacá». La flambée de l'immobilier, dans les environs de la Moneda, le palais présidentiel, a réussi à faire ce dont le dictateur Augusto Pinochet avait été incapable : démolir le bar historique El Rincón de las Canallas («Le Coin des Canailles»), haut lieu du Santiago contestataire et underground.

Mais le personnage principal de cette histoire est toujours là. Derrière le bar, au nouveau siège de la taverne, un homme corpulent, portant un tablier blanc ouvert et des lunettes noires, raconte la légende du dernier refuge des braves qui se sont joués du sanguinaire régime pinochetiste pour se consacrer aux activités les plus subversives : boire, bavarder, maintenir en vie leurs rêves de liberté. Son nom est Víctor Painemal. Ici, sur son territoire, tous le connaissent sous le nom de El Gran Canalla (la Grande Canaille).

>> À lire sur le Courrier International