(Tripoli) Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dimanche dans des frappes aériennes menées dans les alentours de Zawiya (ouest) par le gouvernement libyen dans le cadre d’une opération lancée, officiellement, contre des positions de trafiquants, selon des médias locaux et un élu de la ville.

« Des frappes aériennes par drones ont visé des sites sur le port d’al-Maya près de Zawiya pour le deuxième jour consécutif », a indiqué dimanche soir la chaîne Libya al-Ahrar, qui a publié une vidéo d’une embarcation incendiée dans le port entourée d’une épaisse colonne de fumée noire.

« Mon neveu Mohamad Bouzrebah a été touché dans le raid contre al-Maya », a déploré le député Ali Bouzrebah, élu de la ville de Zawiya, située à 45 km à l’ouest de Tripoli, sur son compte Facebook, faisant part du décès de deux autres hommes.  

Le port d’al-Maya se trouve à une dizaine de km de Zawiya, ville qui abrite une importante raffinerie de pétrole.

Des vidéos de la frappe, la deuxième en deux jours, ont circulé sur les réseaux sociaux dimanche soir, ainsi que des photos des personnes tuées, et du neveu du député, blessé, sur son lit d’hôpital. Vendredi, le député avait indiqué qu’un drone était tombé sur son habitation, sans faire de victimes.

Jeudi, le ministère de la Défense du gouvernement d’unité nationale, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, avait annoncé avoir lancé « des frappes aériennes précises et ciblées contre les caches de bandes de trafiquants de carburants, de stupéfiants et d’êtres humains dans la région du littoral occidental ».

Après l’annonce du démarrage de cette opération qui s’est poursuivie sans interruption depuis, le gouvernement de Tripoli n’a plus communiqué sur le déroulement des frappes, leurs cibles ou les bilans.  

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, pays riche en pétrole, est plongée dans le chaos et minée par des divisions nourries par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.  

Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis un an : l’un installé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar et par le Parlement basé à Tobrouk.