(Lafia) Le bilan de la mystérieuse explosion de bombe qui a frappé mercredi un groupe d’éleveurs dans le centre du Nigeria est monté à 40 morts, contre 27 précédemment, a annoncé jeudi le gouvernement local.

« Nous avons maintenant autour de 40 personnes qui ont été tuées » par cette explosion survenue à  Rukubi, à la frontière entre les États de Nasarawa et Benue, dans une région en proie à des violences communautaires, a déclaré le gouverneur de Nasarawa, Abdullahi Sule.

Un groupe représentant des éleveurs avait affirmé mercredi que l’explosion venait d’une frappe de l’armée nigériane.  

« Il y a eu un peu plus tôt une rumeur que l’aviation a mené ce bombardement, mais nous savons maintenant qu’il n’y a eu aucun survol de l’aviation » au-dessus de cette région, avait déclaré un peu plus tôt M. Sule à la chaîne de télévision Arise News.

« C’est un drone qui a survolé la zone et lâché la bombe », a-t-il affirmé, sans dire qui le commandait.

Le porte-parole de l’armée de l’Air nigériane n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP sur le sujet.

« C’était une frappe aérienne. Elle a tué 27 personnes » du groupe, avait déclaré mercredi Lawal Dano, membre de l’association des éleveurs de bétails du Nigeria, Miyetti Allah.

« Nous savons tous que seuls les militaires possèdent des avions pour effectuer des frappes aériennes, et nous appelons à une enquête approfondie et à des sanctions nécessaires pour ceux qui sont derrière cela », avait-il ajouté.

Dans le passé, il y a eu des frappes accidentelles de l’armée sur des civils dans le nord du pays où les militaires combattent des djihadistes et des bandes criminelles.  

Les différends entre éleveurs de bétail et agriculteurs concernant les droits fonciers, de pâturage et d’eau sont courants dans les régions du centre et du nord-ouest du Nigeria.

La semaine dernière, neuf personnes ont ainsi été tuées par des hommes armés à proximité d’un camp de personnes déplacées, selon les autorités de l’État de Benue.

Les tensions, dont les racines remontent à plus d’un siècle, sont provoquées par les sécheresses, la croissance démographique, l’expansion de l’agriculture sédentaire et la mauvaise gouvernance.

Ces dernières années, ces conflits ont parfois pris une dimension ethnique et religieuse, les éleveurs peuls étant musulmans et les agriculteurs majoritairement chrétiens.

L’insécurité sera l’un des enjeux majeurs de l’élection présidentielle prévue fin février au Nigeria. Comme le veut la Constitution, le chef de l’État Muhammadu Buhari, ancien général élu en 2015 puis réélu en 2019, ne se représente pas.