(Bukoba) Des centaines de personnes ont rendu hommage lundi aux 19 morts dans l’écrasement d’un avion qui s’est abîmé dans le lac Victoria à son atterrissage dans la ville de Bukoba, l’une des catastrophes aériennes les plus meurtrières de l’histoire de la Tanzanie.

Le vol PW494 de la compagnie Precision Air, en provenance de la capitale économique Dar es Salaam, s’est écrasé dimanche matin avec 43 personnes à son bord dans les eaux du plus grand lac d’Afrique, à une centaine de mètres de l’aéroport de cette ville du nord-ouest du pays. L’accident est dû au mauvais temps, selon la police.

PHOTO REUTERS

« Je tiens aussi à vous assurer que nous n’aurons pas de répit tant que l’enquête n’est pas finie et que l’on ne connaît pas la cause de cet accident. En particulier, ce qui a vraiment provoqué l’écrasement de l’avion », a assuré le premier ministre.

Le premier ministre tanzanien Kassim Majaliwa et plusieurs ministres ont assisté lundi avec des centaines de personnes au stade Kaitaba de Bukoba à une cérémonie de prières menée par des religieux musulmans et chrétiens, avant la remise des corps des victimes à leurs familles.

Les télévisions tanzaniennes ont retransmis en direct la cérémonie qui se déroulait sous une pluie battante.

Le premier ministre y a annoncé que le gouvernement prendrait en charge les frais d’enterrement pour les victimes, en plus de fournir un million de shillings tanzaniens (environ 430 euros) aux familles.

« Je tiens aussi à vous assurer que nous n’aurons pas de répit tant que l’enquête n’est pas finie et que l’on ne connaît pas la cause de cet accident. En particulier, ce qui a vraiment provoqué l’écrasement de l’avion », a-t-il assuré.

Le ministre des Transports, Makame Mbarawa, a lui appelé la population à « rester calme », alors que les critiques se multiplient sur le manque d’efficacité des autorités lors du sauvetage.

« Améliorer la réponse »

« Nous allons […] améliorer la réponse du gouvernement à de tels accidents en partenariat avec le secteur privé », a assuré pour sa part le ministre de la Défense, Innocent Bashungwa, lors de la cérémonie.  

PHOTO SITIDE PROTASE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des images filmées par des journalistes de l’AFP montrent l’avion, aux couleurs vert et jaune de la compagnie, en grande partie submergé et entouré de sauveteurs, dont des pêcheurs, tentant de récupérer des survivants.

Des images filmées par des journalistes de l’AFP montrent l’avion, aux couleurs vert et jaune de la compagnie, en grande partie submergé et entouré de sauveteurs, dont des pêcheurs, tentant de récupérer des survivants.

La présidente Samia Suluhu Hassan a exprimé ses condoléances aux personnes touchées par l’accident. « Je prie pour que les défunts reposent en paix et que les blessés se rétablissent rapidement », a-t-elle déclaré sur Twitter, saluant aussi « ceux qui ont participé au sauvetage, y compris les habitants de Bukoba ».  

Precision Air, la plus grande compagnie aérienne privée de Tanzanie, a indiqué que l’appareil accidenté était un ATR 42-500, fabriqué par la société franco-italienne ATR, et avait à son bord 43 personnes – 39 passagers, dont un bébé, et quatre membres d’équipage. Vingt-quatre personnes ont survécu à l’accident.

Propriété de la compagnie nationale kényane Kenya Airways, la compagnie a été fondée en 1993 et exploite des vols intérieurs et régionaux ainsi que desavions privés vers des destinations touristiques comme le parc national du Serengeti et l’archipel de Zanzibar.

Cet accident survient cinq ans après la mort de 11 personnes dans l’écrasement d’un avion appartenant à une société de safari dans le nord de la Tanzanie.  

En 1999, une douzaine de personnes, dont dix touristes américains, avaient été tuées dans un accident d’avion dans le nord de la Tanzanie alors qu’elles effectuaient un vol entre le parc national du Serengeti et l’aéroport du Kilimandjaro.