(Bunia) Cinq personnes dont quatre enfants ont été tuées dans une attaque de village attribuée aux rebelles ADF samedi soir en Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris dimanche de sources locales.

Les ADF (Forces démocratiques alliées), présentées par l’organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais), sont accusées d’avoir massacré des milliers de civils en RDC et commis des attentats djihadistes en Ouganda.

Depuis fin novembre 2021, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes pour tenter de les neutraliser.

« Vers 21 h, ils ont attaqué le village Busiyo », en territoire d’Irumu, et incendié de nombreuses maisons, a indiqué à l’AFP Jacques Anayeyi, président du « conseil des jeunes » de la chefferie (entité administrative) de Banyali Tchabi.

Cinq personnes sont mortes, dont quatre enfants d’une même famille qui ont péri carbonisés dans leur maison. Selon lui, cinq villageois ont également été blessés et des dizaines d’autres kidnappés.

« Nous étions en train de sensibiliser les habitants pour qu’ils regagnent leurs maisons, mais avec cette énième attaque des terroristes ADF, le retour sera difficile », a déploré Faustin Babanilao Mboma, président de la communauté de Banyali Tchabi, en confirmant le bilan de cinq morts, dont quatre enfants.

Selon Jacques Anayeyi, ces rebelles avaient attaqué jeudi dernier un autre village, dans une chefferie voisine, tuant deux personnes et en kidnappant une quarantaine d’autres.

Dans le Nord-Kivu, province voisine au sud de l’Ituri, un responsable local avait annoncé vendredi que 13 civils dont trois enfants avaient été tués et un centre de santé incendié par des rebelles ADF au cours de la nuit précédente, à Lume, en territoire de Beni.

Les assaillants s’étaient ensuite retranchés vers le parc national des Virunga, devenu un repaire de groupes armés locaux et étrangers qui sévissent dans la région depuis près de 30 ans.

Le Nord-Kivu et l’Ituri sont depuis mai 2021 sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a donné plein pouvoir aux militaires, mais n’a pas permis jusqu’à présent de mettre fin aux violences.