(Nations unies) L’ONG Human Rights Watch a réclamé lundi dans un communiqué au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres « une enquête internationale crédible » sur le meurtre en 2017 en République démocratique du Congo de deux experts onusiens, un Américain et une Suédoise.

Cette demande d’enquête sur ces meurtres et sur le rôle des autorités congolaises, qui doit être poussée aussi par les États-Unis et la Suède, est urgente, ajoute HRW dans son communiqué, en jugeant que les 51 condamnations à mort fin janvier en République démocratique du Congo, visant principalement des miliciens, laissent trop de questions en suspens.

« Près de cinq ans plus tard, il y a encore plus de questions que de réponses sur ceux qui portent la responsabilité ultime des meurtres des enquêteurs de l’ONU », souligne dans le communiqué Thomas Fessy, un chercheur travaillant pour HRW.

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Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, suédoise, avaient disparu le 12 mars 2017, alors qu’ils étaient au Kasaï pour enquêter sur des fosses communes liées à un conflit armé.

« L’échec passé de l’ONU, ainsi que des États-Unis et de la Suède, à enquêter sur la mort » des deux experts « était une trahison cynique », dénonce-t-il. « Mais cela ne devrait pas les empêcher de mener désormais une enquête crédible portant sur la chaîne de commandement à l’origine des meurtres », estime-t-il.  

Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, suédoise, avaient disparu le 12 mars 2017, alors qu’ils étaient au Kasaï pour enquêter sur des fosses communes liées au conflit armé qui avait éclaté après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité. Leurs corps avaient été retrouvés deux semaines après.

Selon la version officielle, ils ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu. Mais en juin 2017, un rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU estimait que ce double meurtre était un « guet-apens prémédité » et n’excluait pas l’implication de membres de la sécurité d’État.