(Khartoum) Des milliers de Soudanais protestent jeudi à travers le pays contre le pouvoir militaire, quelques jours après la démission du premier ministre civil, selon des témoins sur place.

Malgré une forte présence policière à Khartoum, les manifestants se dirigent vers le palais présidentiel dans le centre de la capitale, selon la même source.

Les rues avoisinant le palais présidentiel et le QG de l’armée tout proche ont été fermées à la circulation. Les manifestants jouent des percussions, chantent des chants patriotiques et brandissent des pancartes avec les photos de personnes tuées depuis le coup d’État, d’après les témoins.

« Nous continuerons à manifester jusqu’à ce que nous ayons remis sur les rails notre révolution et notre gouvernement civil », a déclaré Mojataba Hussein, 23 ans, à Khartoum.

« Nous n’arrêterons pas jusqu’à ce que nous ayons retrouvé notre pays », a renchéri Samar al-Tayeb, 22 ans.

Le 25 octobre 2021, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a mené un coup d’État, mettant fin à une transition vers un pouvoir entièrement civil, près de deux ans après la chute d’Omar el-Béchir, l’ex-dictateur au pouvoir depuis trois décennies.

Réinstallé par le général Burhane un mois après le coup d’État après avoir été détenu, le premier ministre et visage civil de la transition Abdallah Hamdok, a démissionné le 2 janvier à l’issue d’une journée de manifestations violemment réprimées, ayant fait trois morts.

« J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie », a déclaré M. Hamdok dans son adresse à la nation.

Au total depuis le coup d’État, au moins 57 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées, selon le Comité des médecins, un syndicat indépendant.