(Kigali) Le président rwandais Paul Kagame, « très préoccupé » par la situation du volcan Nyiragongo en République démocratique du Congo (RDC), a appelé vendredi à un « soutien mondial et urgent » face à la « crise humanitaire » causée notamment par l’exode de centaines de milliers de Congolais, y compris vers le Rwanda.

Selon des chiffres des autorités de la province du Nord-Kivu (nord-est de la RDC) vendredi, près de 400 000 personnes ont quitté Goma, la capitale de la province, après un ordre d’évacuation « préventive » et « obligatoire » diffusé la veille.

Le risque d’une nouvelle éruption reste grand après celle, sans aucun signe avant-coureur, du 22 mai. Deux immenses coulées de lave se sont échappées des flancs du volcan, dont l’une est venue s’immobiliser dans les faubourgs nord-est de Goma.

« Il est impossible de ne pas être très préoccupé parce que certaines des choses qui se produisent ne sont sous le contrôle de personne. Tout ce que nous pouvons faire est de continuer à surveiller de près », a déclaré Paul Kagame dans un entretien à l’AFP et France Inter vendredi soir à Kigali.

PHOTO SIMON WOHLFAHRT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président rwandais Paul Kagame

« Les gens fuient dans toutes les directions, personne ne sait où trouver refuge […] Nous avons un grand nombre qui passent la frontière (avec le Rwanda, NDLR). Nous travaillons avec le côté congolais pour gérer la crise humanitaire qui en résulte », a-t-il poursuivi.  

Nous avons déjà besoin d’un soutien mondial et urgent pour continuer à surveiller, savoir ce qui se passe.

Paul Kagame, président du Rwanda

Des dégâts ont été causés au Rwanda dans la ville frontalière de Gisenyi et le district de Rubavu qui l’abrite, où « des maisons ont été détruites par les tremblements de terre […] et des personnes ont été déplacées », a-t-il également souligné.

« Nous prévoyons les choses immédiates, urgentes. Il y en a d’autres auxquelles on répond au fur et à mesure qu’elles arrivent, d’autres encore qu’on envisage : “si les choses empirent, que ferons-nous ? ” », a-t-il poursuivi, en soulignant des « moyens limités » sur le long terme.  

PHOTO SAVE THE CHILDREN, VIA REUTERS

La lave a avalé de nombreuses maisons sur son passage.

Côté rwandais, le camp rudimentaire de Rugerero a été monté, à une dizaine de kilomètres de la frontière par les autorités rwandaises et par le HCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés.

Quelque 3000 réfugiés sont arrivés à Rugerero, a affirmé vendredi sous couvert d’anonymat un responsable gouvernemental à l’AFP, ajoutant que le décompte se poursuit.