(Paris) La France va annuler la totalité de sa créance vis-à-vis du Soudan afin de libérer ce pays engagé dans une transition démocratique du « fardeau de la dette », a annoncé lundi le président Emmanuel Macron.  

En ce qui concerne la France, « nous sommes en faveur d’une annulation pure et simple de notre créance envers le Soudan » qui s’élève à « près de 5 milliards de dollars », a-t-il dit en conclusion d’une Conférence internationale destinée à permettre à ce pays longtemps au ban de la communauté internationale de réintégrer « le concert des nations ».

« Le peuple soudanais n’oubliera pas » ce geste de la France, qui « ouvrira la voie à tous les autres créanciers du Soudan », l’a remercié le président soudanais Abdel Fattah Al-Burhan.

Exsangue, le Soudan ploie sous une dette de près de 60 milliards de dollars, détenue à près de 40 % par le Club de Paris, un groupe informel de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés.

Pour pouvoir prétendre à un effacement de dette, dans le cadre de l’Initiative sur la dette des « Pays pauvres très endettés » (PPTE), Khartoum devait remplir deux conditions, a expliqué le président français : apurer ses arriérés auprès des institutions multilatérales (FMI, Banque mondiale, Banque africaine de développement), et mettre en œuvre des « réformes économiques montrant le sérieux et la rigueur des autorités ».

Ces deux conditions ayant été remplies, la France s’étant engagée lundi à lui prêter 1,5 milliard pour lui permettre de couvrir son arriéré à l’égard du FMI, le « processus de réduction de la dette » peut désormais être lancé, a poursuivi Emmanuel Macron.

Ce processus implique tous les créanciers du Soudan. Lundi, l’Allemagne a également annoncé son intention de consentir une remise de dette de 360 millions d’euros, en plus d’une aide pour l’aider à solder son arriéré avec le FMI à hauteur de 90 millions d’euros.