(Juba) Un prêtre catholique italien, récemment nommé évêque, a été blessé par balles dans le centre du Soudan du Sud, une affaire aboutissant à l’arrestation d’une trentaine de membres du diocèse local, ont annoncé les autorités locales mardi.

Prêtre durant 11 ans dans l’État sud-soudanais du Jonglei, Christian Carlassare, 43 ans, nommé par le pape le 8 mars dernier évêque du diocèse de Rumbek, a été la cible de deux assaillants armés qui ont ouvert le feu à plusieurs reprises sur lui à sa résidence diocésale de Rumbek.

L’évêque, pas encore ordonné, a été blessé aux jambes et dû être transfusé, mais il est désormais dans un état stable, selon la congrégation des Missionnaires comboniens, à laquelle appartient Mgr Carlassare.

Le portail d’information du Saint-Siège Vatican News indique que le missionnaire italien est hors de danger et a été hospitalisé à Nairobi, au Kenya, où il a subi une transfusion sanguine.

William Kogi, ministre de l’Information par intérim de l’État des Lacs, dont Rumbek est la capitale, a indiqué à l’AFP que deux hommes armés avaient pénétré dans l’enceinte du diocèse, puis dans le bâtiment de 12 pièces hébergeant les prêtres et avaient arrosé de balles la porte de M. Carlassare, avant de lui tirer dessus.

Rivalité de sacristie ?

« Quand les autres prêtres sont arrivés, ils ne leur ont pas tiré dessus ou fait quoi que soit », la chambre de M. Carlassare « était la seule visée », a-t-il souligné.

Trente-cinq suspects ont été arrêtés, parmi lesquels un ancien évêque intérimaire du diocèse, des prêtres et des gardes de sécurité, selon M. Kongi.

Les mobiles de l’attaque restent peu clairs, mais « des membres du clergé ont été arrêtés pour enquête, parce qu’il y avait des luttes d’influence au sein du diocèse », a-t-il expliqué.

Un des tireurs présumés fait partie des personnes incarcérées.

Le pape Francis « a été informé de l’attaque et prie » pour la victime, a déclaré le porte-parole du Vatican Matteo Bruni à Vatican News.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a dénoncé une attaque « inacceptable » et réclamé une enquête rapide.