(Benghazi) Les mesures de sécurité ont été renforcées à Benghazi après une série de meurtres dans cette ville de l’Est de la Libye, ont annoncé samedi les autorités locales, dans un pays qui tente de s’extraire d’une décennie de conflits et de chaos.  

Cette annonce intervient après la découverte d’une dizaine de cadavres criblés de balles le 18 mars et, quelques jours plus tard, de l’assassinat en plein centre-ville de Mahmoud al-Werfalli, un lieutenant de Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne autoproclamée.

« Sur ordres » du maréchal Haftar, « tous les commerces sans exception sont tenus d’installer des caméras de surveillance avant mardi », a déclaré le général Abdelbasit Bougheress, chef du Haut comité de sécurité de Benghazi, lors d’une conférence de presse samedi.  

De plus, il est maintenant « formellement interdit » que des véhicules circulent sans plaques d’immatriculation et avec des vitres teintées, a-t-il ajouté.  

« Les descentes et arrestations (par des policiers ou militaires, NDLR) dans les domiciles sont strictement interdites » et se font seulement « sur requête du parquet, en uniforme et à visage découvert ».  

Sur l’affaire d’al-Werfalli, militaire qui était recherché par la Cour pénale internationale (CPI) notamment pour « crimes graves et torture », deux suspects ont été interpellés : Mohamad Abdeljalil Saad et Hanine al-Abdaly, fille de l’avocate engagée Hanane al-Barassi, assassinée en novembre à Benghazi, a fait savoir le colonel Ali Madi, chef du parquet militaire de Benghazi.  

La Libye tente de s’extraire d’une décennie de conflits et de chaos marquée par l’existence ces dernières années de pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (ouest) et Cyrénaïque (est), de facto sous le contrôle du maréchal Khalifa Haftar.