(Nations unies) L’ONU estime que la décision des États-Unis de classer comme « terroristes » les rebelles Houthis au Yémen « est susceptible d’avoir de graves répercussions humanitaires et politiques », a affirmé lundi son porte-parole, Stéphane Dujarric.

« Nous craignons que la désignation ait un impact négatif (sur) les importations de denrées alimentaires et d’autres produits essentiels au moment même où davantage de Yéménites meurent de faim », a-t-il dit.

Dans sa déclaration à la virulence rare à l’égard des États-Unis, Stéphane Dujarric a aussi affirmé la peur de l’ONU d’un « effet préjudiciable sur les efforts visant à reprendre le processus politique au Yémen et polariser encore plus les positions des parties au conflit ».

« Le Yémen récupère presque toute sa nourriture via des importations commerciales », a insisté le porte-parole.

« L’opération humanitaire — la plus importante au monde — ne peut ni remplacer le secteur privé ni compenser les baisses importantes des importations commerciales de denrées alimentaires et autres biens essentiels », a-t-il précisé.

« Le risque croissant de famine au Yémen souligne qu’il est impératif pour les États-Unis d’accorder rapidement les licences et les exemptions nécessaires pour garantir que l’aide humanitaire puisse continuer à atteindre toutes les personnes qui en ont besoin à travers le pays sans interruption », a fait valoir Stéphane Dujarric.

Dimanche, à dix jours de la fin du mandat de Donald Trump, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé que les Houthis seraient inscrits sur la liste des groupes « terroristes », ainsi que trois de leurs chefs, dont leur dirigeant Abdel Malek al-Houthi.