(Kinshasa) La grave crise alimentaire qui touche le quart de la population en République démocratique du Congo, notamment dans l’est, le centre et en périphérie de Kinshasa, s’aggravera dans les prochains mois si rien n’est fait, ont alerté vendredi deux agences des Nations unies.

« La crise alimentaire en République démocratique du Congo (RDC) montre peu de signes de diminution et pourrait s’aggraver dans les prochains mois sans une assistance accrue », ont alerté dans un communiqué conjoint l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

« Près de 27 millions de personnes, soit un quart de la population de la RDC, sont confrontées à des conditions de crise ou d’insécurité alimentaire aiguë d’urgence, alimentées par de mauvaises récoltes, des déplacements dus à la violence, des maladies et l’effondrement des infrastructures », écrivent les agences.

Aux provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika dans l’est et à la région du Kasaï dans le centre, durement touchées à cause des violences, s’ajoutent « les zones situées dans et autour de la capitale Kinshasa ».

Dans l’est et au centre, la production agricole est en baisse à cause des violences des groupes armés, forçant la population à fuir.

« Même lorsque la nourriture est disponible, les prix élevés et la baisse des revenus font que de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de se nourrir correctement », comme à Kinshasa et sa périphérie, indique le communiqué.

Pour le FAO et le PAM, « la seule façon de briser le cycle et d’inverser ces tendances est d’aider les personnes concernées à accroître leur résilience et leur productivité ».

Le FAO estime pour cela avoir besoin de 65 millions de dollars (56,5 millions d’euros) pour faciliter « l’accès des ménages aux outils et semences » et à un « bétail de qualité ».  

Le PAM estime lui avoir besoin de 99 millions de dollars jusqu’en avril 2022 « pour atteindre ceux qui ont le plus besoin d’assistance ».