(Kampala) Une personne est morte et plusieurs ont été blessées lundi soir dans l’explosion d’un bus près de Kampala, a annoncé la police ougandaise au surlendemain d’un attentat meurtrier revendiqué par le groupe État islamique (EI) dans la capitale.

« Une équipe de spécialistes en explosifs a été envoyée à Lungala, sur l’autoroute Kampala-Masaka, après une explosion meurtrière dans un bus appartenant à la compagnie Swift Safaris […] vers 17 h » (10 h HAE), a déclaré dans un communiqué Fred Enanga, le porte-parole de la police ougandaise.

« L’accès aux lieux a été interdit en attendant une évaluation approfondie et l’enquête des spécialistes en explosifs », a-t-il souligné.

M. Enanga avait dans un premier temps évoqué deux morts, tout comme l’un des dirigeants de la compagnie de bus, mais la police ougandaise a plus tard précisé qu’une seule personne était décédée.

« Correction : une personne a été confirmée morte par les spécialistes en explosifs », a déclaré cette dernière sur son compte Twitter.

La police n’a pas donné plus de précisions sur l’origine de l’explosion, mais le président ougandais Yoweri Museveni, qui a également évoqué un mort sur Twitter, a laissé entendre qu’il s’agissait d’une bombe.

Il a ainsi affirmé que la police enquêtait pour déterminer si la personne tuée « était celle qui portait la bombe ou non ».

« Les autres 37 passagers sont saufs ainsi que le chauffeur », a-t-il ajouté, toujours sur le réseau social.  

La localité de Lungala se trouve à environ 35 km à l’ouest de Kampala, sur l’une des routes les plus fréquentées d’Ouganda, reliant ce pays enclavé à la Tanzanie, au Rwanda, au Burundi et à la République démocratique du Congo (RDC).

Clous et métal

Samedi soir, un attentat à la bombe avait fait un mort et plusieurs blessés dans un restaurant populaire de Kampala.  

La police a décrit dimanche un engin explosif « sommaire » contenant des clous et des morceaux de métal, placé dans un sac en plastique laissé sous une table par les auteurs présumés.

Elle a également qualifié cet attentat de « terrorisme intérieur ». Mais il a été revendiqué lundi par le groupe État islamique en Afrique centrale (Iscap) qui a dit avoir tué deux personnes et en avoir blessé cinq, dans un communiqué cité par le SITE Intelligence Group, organisme spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes.

L’EI présente les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda, mais qui a fait souche depuis près de 30 ans en RDC, où il est accusé d’avoir tué des milliers de civils comme sa branche en Afrique centrale. En mars, les États-Unis ont placé les ADF sur la liste des « organisations terroristes » affiliées à l’EI.

Le 8 octobre, l’Iscap avait revendiqué un attentat à la bombe — aucune victime n’a été signalée — contre un poste de police à Kawempe, près de l’endroit où s’est produite l’explosion de samedi.

Le Royaume-Uni et la France ont depuis cette date mis à jour leurs conseils aux voyageurs pour l’Ouganda, appelant à la vigilance dans les endroits très fréquentés et les lieux publics comme les restaurants, bars et hôtels.

En août, l’Ouganda a affirmé avoir déjoué un attentat suicide visant les funérailles nationales d’un haut gradé de l’armée, Paul Lokech, qui avait notamment mené la lutte en Somalie contre les rebelles islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, en tant que commandant de l’opération de l’Union africaine dans ce pays, l’Amisom.

Le président Museveni avait imputé la tentative d’attentat à ces funérailles aux « terroristes ADF ».

En 2010, deux attentats à la bombe à Kampala visant des supporteurs assistant à la finale de la Coupe du monde de football avaient fait 76 morts. Ils avaient été revendiqués par les shebab, et été perçus comme des représailles à la participation de l’Ouganda à l’Amisom.