(Brazzaville) Le général Jean-Marie Michel Mokoko, 74 ans, ancien candidat à la présidentielle de 2016 condamné pour atteinte à la sécurité de l’État, a été remis vendredi en prison alors qu’il était soigné depuis un an à l’hôpital, a indiqué son avocat, en protestant contre cette mesure.

« Le général a été réintégré ce matin à la maison d’arrêt de Brazzaville, alors que sa cellule n’a pas été réaménagée », a déclaré Me Yvon Eric Ibouanga à l’AFP. « Ce n’est pas une décision humaine, parce qu’il suivait jusque-là un traitement de kinésithérapie qui est loin d’être achevé », a-t-il déploré.  

Vendredi matin, les usagers de l’hôpital militaire, où le général était interné depuis une année, ont constaté une forte présence des éléments de la gendarmerie. Ceux-ci l’ont embarqué et reconduit à la maison d’arrêt.

Les autorités gouvernementales et pénitentiaires ne se sont pas encore exprimées sur les raisons de cette réintégration.

Mokoko vaincu par Nguesso

Candidat malheureux à la présidentielle de 2016 dont il n’a jamais reconnu les résultats, malgré la victoire prononcée du président Denis Sassou Nguesso (78 ans, dont 37 cumulés au pouvoir), le général Mokoko a été arrêté juste après ce scrutin, officiellement pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « détention illégale d’armes de guerre ».

Il a ensuite été jugé et condamné en 2018 à 20 ans de travaux forcés.

Tombé malade, cet ancien chef d’état-major (1987-1993) a été évacué en Turquie où il a reçu des soins entre juillet et août 2020. Depuis son retour, l’officier était resté interné à l’hôpital militaire.

Avant sa reconduction en cellule, ses avocats exigeaient des autorités un rapport médical établissant qu’il a recouvré sa santé et un bon de sortie de l’hôpital militaire. « Nous n’avons pas obtenu tout cela », a dit Me Ibouanga.