(Alger) Un journaliste du quotidien francophone algérien Liberté a été arrêté et son domicile perquisitionné, ont indiqué lundi la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) et l’un de ses confrères.

« Le journaliste Mohamed Mouloudj, journaliste au quotidien Liberté, a été arrêté dimanche avec perquisition au domicile […] Il est toujours en garde à vue à Alger », a affirmé la LADDH sur sa page Facebook.

Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès du journal, où M. Mouloudj travaille depuis dix ans, mais l’un de ses collègues a confirmé son arrestation.

« Il a déjà eu des démêlés avec les services de sécurité qui l’ont privé de son passeport durant de longs mois. Il avait aussi été interpellé plusieurs fois avant d’être relâché », a dit à l’AFP ce confrère, Ali Boukhlaf.

Un autre journaliste algérien, Hassan Bouras, arrêté le 6 septembre, avait été formellement placé en détention provisoire dimanche, notamment pour « apologie du terrorisme », selon ses avocats.

L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2021 établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DU COMITÉ NATIONAL POUR LA LIBÉRATION DES DÉTENUS

Selon le Comité national pour la Libération des Détenus d’Algérie, Hassane Bouras est accusé depuis dimanche d’adhésion à une organisation terroriste, d’adhésion à des organisations terroristes subversives, d’apologie du terrorisme, de complot contre la sûreté de l’État en vue de changer de régime, d’utilisation de la technologie et des médias pour mobiliser contre l’autorité de l’État, d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à corps constitué et promotion d’informations mensongères.

Par ailleurs, la gendarmerie a annoncé en début de soirée l’arrestation de 16 membres présumés du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, un groupe séparatiste considéré comme terroriste par les autorités, dans le cadre des enquêtes sur les récents incendies de forêt en Kabylie et le lynchage à mort d’un homme, Djamel Bensmail, soupçonné à tort de pyromanie dans cette région du nord-est.

Parmi les personnes arrêtées figure un journaliste dont l’identité n’a pas été dévoilée.

Selon la gendarmerie, citée par l’agence officielle APS, l’enquête a établi que onze d’entre eux étaient « impliqués » dans l’assassinat de Djamel Bensmail.

Jusqu’à présent, quelque 83 suspects ont été écroués pour le lynchage de cet homme, qui s’était porté volontaire dans le village de Larbaâ Nath Iraten, près de Tizi Ouzou pour éteindre les incendies qui ont fait au moins 60 morts en une semaine.