(Tripoli) De violents affrontements à l’artillerie lourde ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi entre deux unités de l’armée dans une banlieue sud de Tripoli, selon le commandement militaire de la capitale libyenne.

Les combats ont opposé la 444e Brigade, une unité d’élite des forces armées, à « l’organe d’appui à la stabilité », un appareil sécuritaire créé en janvier par l’ancien premier ministre Fayez al-Sarraj, a indiqué le commandant militaire de Tripoli, Abdelbaset Marouane, dans un message vidéo diffusé vendredi sur la page Facebook de la zone militaire de Tripoli.

Les autorités n’ont pas fait état dans l’immédiat de victimes, mais la 444e Brigade a indiqué sur sa page Facebook que l’un de ses officiers avait été tué pendant les affrontements qui se sont poursuivis jusqu’à vendredi matin.

Sur ordre du commandant Marouane, des membres de « l’organe d’appui à la stabilité » ont mené un assaut peu après minuit contre la caserne al-Tekbali, quartier général de la 444e Brigade, accusée d’avoir « cessé d’obéir aux ordres militaires », selon le commandement militaire de Tripoli.  

Le bruit des combats à l’artillerie lourde a été entendu dans toute la capitale.  

Vendredi matin, des colonnes de fumée étaient encore visibles dans le périmètre de la caserne, a indiqué un habitant du quartier Salaheddine, où est située la caserne, joint par téléphone par l’AFP.

De son côté, Mohamad al-Manfi, chef du Conseil présidentiel et commandant suprême des armées, a ordonné à « toutes les forces » impliquées dans les combats à les « cesser immédiatement et à retourner dans leurs casernes sans tarder ».

« La répétition de ce genre d’incidents n’est plus tolérée », a-t-il averti sur sa page Facebook, menaçant de « poursuites pénales ceux qui refusent de respecter ces instructions ».

La Mission d’appui des Nations unies en Libye a exprimé « sa profonde préoccupation » face à ces combats.

Dans un communiqué, elle a appelé « les autorités compétentes à assumer leurs responsabilités en assurant la protection des civils et en exerçant un contrôle sur leurs unités respectives ».

Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a sombré dans le chaos, marqué ces dernières années par l’existence de pouvoirs rivaux dans l’Est et l’Ouest sur fond d’ingérences étrangères.

Malgré l’arrêt des combats en 2020 et la formation d’un gouvernement en mars dernier, les divisions ont rapidement refait surface, alors que des élections législatives et présidentielles sont prévues en décembre.