(Alger) Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a entamé samedi des consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections législatives du 12 juin, remportées par le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir, selon un communiqué officiel.

En fonction depuis le 28 décembre 2019, le premier ministre Abdelaziz Djerad, 67 ans, a présenté jeudi sa démission et celle de son gouvernement au président Tebboune qui l’a chargé de gérer les affaires courantes.

« Dans le cadre des consultations politiques élargies pour former le gouvernement, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu [samedi] le secrétaire général du Front de libération nationale, Abou El Fadhl Baadji, accompagné de membres du bureau politique », a indiqué un communiqué de la présidence.

À l’issue de la rencontre, le secrétaire général du FLN, Abou Fadl Baadji, a précisé que le chef de l’État avait proposé à son parti de faire partie du nouveau gouvernement, lors d’une conférence de presse retransmise par des chaînes de télévision privées.

S’il n’a pas revendiqué le poste de premier ministre, M. Baadji trouverait « logique » que « la majorité » des portefeuilles ministériels revienne à son parti puisqu’il est la première force politique du pays.

Le président Tebboune a également reçu une délégation de représentants des indépendants, dirigée par Abdelwahab Aït Menguelet, le maire de Tizi Ouzou, en Kabylie (nord-est), qui a conduit une liste indépendante dans une circonscription électorale où le taux de participation n’a même pas atteint 1 %, comme dans le reste de cette région berbérophone et traditionnellement frondeuse.

Sitôt élus, la plupart des députés « indépendants » ont fait allégeance au président Tebboune.

Les consultations devraient se poursuivre jusqu’à mercredi.

Les élections législatives ont été marquées par une abstention historique (77 %) qui témoigne de la désaffection et de la défiance grandissantes des Algériens vis-à-vis d’une classe politique largement discréditée.

Ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, le FLN a obtenu 98 sièges sur 407, devant un groupe disparate d’indépendants (84 élus), selon les résultats officiels définitifs.

Le premier parti islamiste algérien, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), légaliste et conservateur, arrive en troisième position avec 65 élus.

Enfin, l’allié traditionnel du FLN, le Rassemblement national démocratique (RND), décroche 58 sièges.