(Le Caire) L’Égypte a ouvert samedi sa frontière terrestre avec Gaza et envoyé dix ambulances dans l’enclave palestinienne pour évacuer et traiter dans ses hôpitaux des Palestiniens blessés dans des bombardements israéliens, ont indiqué des responsables médicaux.

Le dernier bilan des autorités palestiniennes fait état de 145 morts, dont 41 enfants, et près de 1100 blessés dans les raids aériens et bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis lundi.  

Le Caire a « exceptionnellement ouvert le passage de Rafah pour permettre l’entrée de dix ambulances égyptiennes dans la bande de Gaza afin de transporter des blessés palestiniens en vue de les traiter en Égypte », a précisé un responsable.

Le terminal de Rafah est la seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël. L’État hébreu impose un blocus sur l’enclave palestinienne depuis près de quinze ans.

Un responsable sécuritaire à la frontière a précisé que cette décision était « exceptionnelle » car le passage reste d’ordinaire fermé durant les jours fériés, y compris lors de l’Aïd el-Fitr, fête musulmane qui a débuté mercredi.

Israël bombarde Gaza en réponse aux roquettes du Hamas – mouvement islamiste contrôlant Gaza – tirées en « solidarité » avec les centaines de Palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.

L’État hébreu a recensé de son côté dix morts, dont un enfant et un soldat, dans les tirs de roquettes palestiniennes.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a par ailleurs réitéré son appel « pour un cessez-le-feu immédiat » après un appel téléphonique avec son homologue saoudien.

« Les deux ministres ont échangé sur la façon de régler rapidement la situation pour restaurer le calme. M. Choukri a évoqué les derniers efforts menés par l’Égypte avec les parties concernées pour mettre fin au bain de sang », a indiqué samedi la diplomatie égyptienne dans un communiqué.

Représentant la plus grande minorité chrétienne du Moyen-Orient, l’Église copte orthodoxe a dénoncé samedi, par la voix du pape copte Tawadros II, « les attaques brutales à Jérusalem et dans la bande de Gaza qui ont couté la vie à des femmes et des enfants ».

La veille, Ahmed al-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, institution respectée de l’islam sunnite, avait lui appelé à soutenir « le peuple palestinien pacifique et opprimé dans sa cause légitime et juste pour recouvrer ses droits, sa terre et ses lieux saints ».