(Juba) Un employé d’une ONG a été tué mercredi dans l’attaque d’un convoi humanitaire au Soudan du Sud, a annoncé jeudi le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) dans le pays.

Le coordinateur de l’action humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Alain Noudéhou, a condamné ce « meurtre » commis par des « criminels (qui) ont tiré sur un véhicule humanitaire clairement identifié » faisant « partie d’une équipe d’organisations non gouvernementales internationales et d’agents de santé du gouvernement sud-soudanais se rendant dans un établissement de santé ».

Zone dangereuse

L’attaque s’est déroulée dans le comté de Budi, dans la région de l’Équateur Oriental située dans le sud-est du pays, « qui a connu plusieurs embuscades en bord de route cette année », précise Ocha dans son communiqué.

« Les routes sont un lien vital entre les organisations humanitaires et les communautés dans le besoin, nous devons pouvoir nous déplacer en toute sécurité à travers le pays », a déclaré M. Noudéhou, cité dans le communiqué.

L’ONG néerlandaise Cordaid a confirmé dans un communiqué la mort d’un de ses employés, « spécialiste de la santé reproductive », décédé des suites de ses blessures après que « le convoi dans lequel (il) voyageait, qui comprenait des véhicules exploités par Cordaid et Save the Children International, a essuyé des tirs d’assaillants non identifiés ».

Un de ses chauffeurs a également été blessé dans cette embuscade, a-t-elle précisé.

Fin janvier, un employé de l’organisation humanitaire sud-africaine Joint Aid Management (JAM) a été tué près de Bentiu, dans le nord du pays.

Neuf humanitaires tués en 2020

Le Forum des ONG du Soudan du Sud avait alors rappelé que l’année 2020 a été marquée par une forte augmentation des assassinats d’humanitaires.

Ocha avait indiqué en novembre 2020 que neuf travailleurs humanitaires avaient été tués dans le pays depuis début le début de l’année, soit trois fois plus que sur la totalité de 2019.  

Le Soudan du Sud est considéré ces dernières années comme l’endroit le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.

Ces meurtres surviennent dans un contexte de recrudescence des attaques contre les membres et convois de ces organisations.

Un cessez-le-feu signé en septembre 2018 et la formation début 2020 d’un gouvernement d’union nationale y ont mis fin à plus de six ans de guerre civile, mais de nombreuses régions restent ravagées par des conflits localisés.