(Alger) Un tribunal d’Alger a condamné lundi à six mois de prison ferme un journaliste algérien pour diffamation envers l’ex-président de l’Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement, a indiqué à l’AFP son avocat.

Ce journaliste, Abdelhakim Setouane, « a été condamné à six mois de prison ferme », a déclaré Me Abdellah Heboul.

Le parquet avait requis 18 mois de prison ferme. En détention depuis le 20 octobre, le journaliste quittera la prison le 20 avril.

Rédacteur en chef du site d’information arabophone Essafir, M. Setouane était jugé pour « diffamation », « atteinte à la vie privée », « chantage journalistique » et « publication d’informations malveillantes » dans ce procès intenté par le ministère de la Communication.

Il lui est reproché la publication d’un article dans lequel il révélait une relation extraconjugale de l’ex-président de l’APN, Slimane Chenine, selon l’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF).

L’État serre la vis aux médias

L’ONG avait dénoncé un « réquisitoire disproportionné » et appelé à sa « libération immédiate ».

Plusieurs journalistes ont été condamnés ces derniers mois par la justice algérienne, dont Khaled Drareni, directeur du site d’information Casbah Tribune et correspondant de TV5 Monde et de RSF en Algérie.

Devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, M. Drareni doit être rejugé après que la Cour suprême a accepté le 25 mars le pourvoi en cassation présenté par ses avocats.  

L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, dégringolant de 27 places par rapport à 2015.