(Brazzaville) Les décès dus à la COVID-19 en Afrique « ont augmenté de 40 % » en un mois, s’est alarmée jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en s’inquiétant du sort d’un continent confronté à de nouveaux variants plus contagieux.  

« Plus de 22 300 décès ont été signalés en Afrique au cours des 28 derniers jours, contre près de 16 000 décès au cours des 28 jours précédents », s’est inquiété le bureau Afrique de l’OMS dont le siège est à Brazzaville, au Congo.

Variantes plus contagieuses

Cette situation survient alors que le continent « se bat contre de nouvelles variantes plus contagieuses et se prépare pour sa plus grande campagne de vaccination jamais organisée », écrit l’agence onusienne à l’issue d’une conférence de presse virtuelle.

Les premiers cas de coronavirus en Afrique ont été diagnostiqués le 14 février 2020. Depuis, plus de 3 700 000 cas ont été enregistrés, avec plus de 3 200 000 guérisons associées et 96 000 décès signalés, selon les derniers chiffres publiés jeudi par le bureau Afrique de l’OMS.

Le continent devrait atteindre « 100 000 décès dans les prochains jours », selon cette source.

« Signes avant-coureurs inquiétants »

Les décès en hausse dus à la COVID-19 sont « des signes avant-coureurs inquiétants indiquant que les agents de santé et les systèmes de santé en Afrique sont dangereusement surchargés », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional l’OMS pour l’Afrique.

Pendant la première vague des cas, l’Afrique était le continent le moins touché par la pandémie.  

Dans la deuxième vague, alors que les cas ont « bondi bien au-delà du pic de la première vague, les établissements de santé ont été débordés », indique l’OMS.  

La grande majorité des pays n’ont pas encore commencé à vacciner les populations sur le continent. Dans certains pays comme la République démocratique du Congo (RDC), la vaccination contre le coronavirus est un sujet très délicat.  

La méfiance à l’égard du vaccin est répandue et de nombreux messages évoquant des théories du complot sont régulièrement partagés dans les réseaux sociaux.  

« Sortez et faites-vous vacciner lorsqu’un vaccin sera disponible dans votre pays », a lancé le Dr Moeti à l’intention des populations d’Afrique.

La pandémie est « loin d’être terminée et les vaccins ne sont qu’un outil essentiel dans notre lutte contre le virus », a-t-elle ajouté.