(Le Caire) Sept membres de la Force multinationale d’observateurs (FMO) dans le Sinaï égyptien, dont cinq Américains, un Français et une Tchèque, ont été tués jeudi dans l’écrasement de leur hélicoptère au sud de la péninsule.

« Nous sommes profondément attristés par la perte de sept de nos collègues militaires de trois pays, morts dans un écrasement d’hélicoptère lors d’une mission de routine. Le bilan inclut une Tchèque, un Français et cinq membres américains de la FMO », a indiqué la force tard jeudi soir dans un communiqué.

Un précédent bilan faisait ét, t de huit morts dont six Américains.

Un membre américain de la force, chargée de surveiller la paix entre Israël et l’Égypte, a survécu à l'écrasement et a été évacué pour recevoir des soins, selon un communiqué de la FMO qui précise que l’accident a eu lieu lors d’une « mission de routine près de Charm el-Cheikh en Égypte ».

« La FMO va conduire une enquête afin de déterminer la cause de l’accident », poursuit le communiqué, selon lequel « à ce stade, il n’y a pas d’information indiquant que l'écrasement n’était pas un accident ».

A Prague, l’armée tchèque a affirmé dans un communiqué que « la cause de l'écrasement est un incident technique ».

La victime tchèque a été identifiée comme étant le sergent Michaela Ticha, née en 1993.  

« Je suis terriblement désolé. On n’est jamais préparé pour ces choses. Condoléances à sa famille », a tweeté le chef d’état-major tchèque Ales Opata.

« Efforts de coopération »

La FMO évoque des « efforts de coopération entre l’Égypte et Israël » à la suite de l'écrasement.

L’armée israélienne a « proposé de fournir une aide médicale immédiate », a déclaré son porte-parole Jonathan Conricus.

Un hélicoptère de l’armée « avec des militaires d’élite spécialisés dans le sauvetage a été dépêché à l’aéroport de Ramon (sud d’Israël) », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne précise avoir offert son aide médicale et évacué le membre américain de la force blessé dans l’accident vers un hôpital en Israël.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi a exprimé ses « sincères condoléances aux familles de ceux qui ont été tués et un prompt rétablissement au blessé », selon un tweet du porte-parole du ministère Lior Haiat.

Sur Twitter, le président américain élu, Joe Biden, a adressé ses « sincères condoléances aux proches des Casques bleus », « morts sur l’île de Tiran » et a également souhaité « un prompt rétablissement à l’Américain survivant ».

Le président français Emmanuel Macron a indiqué dans un communiqué avoir « appris avec une grande tristesse, le décès du lieutenant-colonel Sébastien Botta, officier français engagé en opérations au Sinaï au sein de la FMO ».  

M. Macron a adressé « un message de solidarité et de compassion aux États frappés par ce drame, qui souligne douloureusement l’engagement de nos soldats au service de la paix dans cette région, depuis près de 40 ans ».

L’île stratégique de Tiran, avec Sanafir dans la mer Rouge, a été officiellement cédée à l’Arabie saoudite en 2017 dans le cadre d’un accord maritime égypto-saoudien.  

Le secrétaire américain par intérim à la Défense, Christopher Miller, s’est dit pour sa part « profondément attristé » par la perte de vies humaines, tandis que l’ambassadeur des États-Unis en Égypte, Jonathan Cohen, a rendu hommage aux victimes.  Ils « ont incarné le noble esprit de préservation de la paix entre nos partenaires, Israël et l’Égypte », a-t-il déclaré sur Twitter.

Trois ans après la signature de leur traité de paix et après que l’ONU a annoncé qu’elle ne fournirait pas de Casques bleus pour le Sinaï, l’Égypte et Israël, avec l’appui actif des États-Unis, avaient établi cette force déployée en 1982, comme une organisation internationale indépendante de maintien de la paix.  

Elle compte actuellement un peu plus de 1100 soldats de différentes nationalités, dont l’Australie, les États-Unis, le Canada et la France.

Le Sinaï avait été le théâtre d’affrontements entre l’État hébreu et l’Égypte avant que les deux pays ne signent la paix en 1979.

Aujourd’hui, différents groupes armés sévissent dans la péninsule dont la branche locale de l’organisation djihadiste État islamique (EI). Les forces de sécurité égyptiennes luttent contre une insurrection islamiste qui s’est durcie dans le nord-est du Sinaï.

En février 2018, les autorités égyptiennes avaient lancé une opération d’envergure contre les militants islamistes, principalement dans le nord du Sinaï, non loin d’Israël et de la bande de Gaza palestinienne.

Depuis le début de cette opération, environ 930 combattants islamistes présumés ont été tués ainsi que des dizaines de membres du personnel de sécurité, selon les données de l’armée égyptienne.