(Nairobi) La justice kényane a condamné vendredi respectivement à 33 et 18 ans de réclusion deux accusés coupables de « complot » en vue d’une action terroriste et de « soutien » au commando qui a attaqué le centre commercial Westgate à Nairobi en 2013, a constaté un journaliste de l’AFP.

Mohamed Ahmed Abdi et Hassan Hussein Mustafa, tous deux 31 ans, avaient été reconnus coupables le 7 octobre d’avoir « conspiré » et apporté un soutien aux quatre membres du commando qui avaient péri dans cette attaque ayant fait 67 morts et revendiquée par les islamistes somaliens radicaux shebab affiliés à Al-Qaïda.

« En dépit des appels à la clémence des avocats de la défense, les crimes commis sont graves, dévastateurs, destructeurs et ils réclament de ce tribunal une punition », a déclaré le juge Francis Andayi à Nairobi.

Le magistrat a condamné chacun des deux hommes à deux peines de 18 ans de prison pour « complot », d’une part, et « soutien », d’autre part, à une action terroriste, en précisant que ces deux peines étaient confondues.

Il a en outre condamné Mohamed Ahmed Abdi à 15 ans de prison supplémentaires pour deux chefs de « possession d’objets liée à une infraction terroriste », en l’espèce des vidéos de propagande djihadiste.

Les sept ans déjà passés en détention provisoire par les deux condamnés seront retranchés des 33 et 18 ans qu’ils sont condamnés à purger, a précisé le juge.

Le samedi 21 septembre 2013 à la mi-journée, un commando de quatre hommes avait fait irruption dans le Westgate en lançant des grenades et tirant sans discernement sur les commerçants et les clients de ce luxueux centre commercial de la capitale kényane, avant de s’y retrancher.

PHOTO TYLER HICKS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le centre commercial Westgate de Nairobi a été la cible d’une attaque terroriste qui aura duré quatre jours, le 21 septembre 2013.

Avait alors débuté un siège de quatre jours, retransmis en direct à la télévision, au cours duquel les forces de sécurité avaient lancé une série d’assauts pour déloger les assaillants.

L’attaque avait été revendiquée par les shebab, en représailles de l’intervention militaire kényane menée contre eux dans le Sud somalien depuis fin 2011. L’armée kényane avait ensuite intégré la force de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et contribué à chasser les shebab de nombre de leurs bastions.