(Rabat) Un total de 2250 établissements scolaires sont actuellement fermés au Maroc en raison de risques toujours vivaces de contamination au nouveau coronavirus, selon les chiffres obtenus par l’AFP auprès du ministère de l’Éducation.

« On est actuellement à environ 950 000 élèves », dont les écoles sont fermées, sur les quelque 7 millions qui devaient faire leur rentrée en septembre, a indiqué à l’AFP la porte-parole du ministère.

Plus de 2000 nouveaux cas quotidiens d’infection ont été recensés ces derniers jours au Maroc, pour un total de 90 324 personnes contaminées, dont 1648 décès mercredi soir.  

Différentes mesures d’urgence (renforcement des contrôles policiers, couvre-feu, restrictions des déplacements, etc.) ont été prises dans le pays, en droite ligne avec les pouvoirs étendus conférés au ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

L’enseignement à distance a ainsi été imposé dans tous les établissements situés « dans des quartiers fermés ou classés comme foyers épidémiques » et pour tous les enfants venant de familles contaminées.  

Le lycée français de Casablanca (près de 4000 élèves) a annulé sa rentrée en présentiel suite aux restrictions imposées dans la capitale économique, tandis que celui de Rabat (environ 2500 élèves) a fermé en début de semaine après la détection de plusieurs cas de contagion, a indiqué Olivier Brochet, le directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, lors d’un point de rentrée à Paris.

Avec le chaos généré fin juillet par l’annonce de sévères restrictions de déplacements touchant plusieurs villes à la veille d’une grande fête religieuse, puis, début septembre, la fermeture surprise des établissements scolaires de Casablanca la veille de la rentrée, la presse locale et les réseaux sociaux pointent « le ras-le-bol des Marocains » face à des « décisions hâtives, incompréhensibles et parfois contradictoires ».

Beaucoup s’inquiètent aussi du risque de décrochage des élèves issus des milieux défavorisés, en droite ligne avec une récente étude publiée par l’organisation Human Rights Watch selon laquelle l’enseignement à distance a exacerbé les « inégalités préexistantes ».

Alors que la rentrée dans les universités a été décalée à mi-octobre, la fermeture des frontières asphyxie le secteur universitaire qui avait vu les effectifs d’étudiants étrangers passer de 3289 en 2010 à 7941 en 2019, venant majoritairement d’Afrique subsaharienne, selon la presse locale.