(Johannesburg) L’économie sud-africaine mettra cinq ans pour se relever de la récession annoncée en 2020 pour cause de pandémie de coronavirus, a averti lundi l’ONU, qui prédit aussi une forte hausse de la pauvreté et des inégalités.

Le produit intérieur brut du pays le plus industrialisé du continent africain devrait reculer plus de 7 % cette année, selon les prévisions de sa Banque centrale.

Pour tenter d’enrayer la propagation de la COVID-19, le président Cyril Ramaphosa a ordonné fin mars un strict confinement du pays qui a mis l’activité du pays au ralenti. La plupart des restrictions ont depuis été levées mais elles ont sévèrement impacté entreprises et population.

L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la COVID-19, avec plus de 600 000 infections et 13 000 morts recensés à ce jour.

Dans une étude publiée lundi, le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP) anticipe une « lente reprise (de l’économie) jusqu’en 2024 ».

Le pays est englué depuis plus de dix ans dans une crise caractérisée par une croissance molle, la détérioration des finances publiques et le chômage de masse (30 %).

Selon l’UNDP, la crise sanitaire devrait faire bondir de 66 % l’extrême pauvreté dans le pays et faire retomber un tiers (34 %) des ménages des classes moyennes dans la catégorie des foyers « vulnérables ».

Un quart de siècle après la chute du régime raciste blanc de l’apartheid, l’Afrique du Sud a été qualifiée de pays le plus inégalitaire au monde par la Banque mondiale dans un récent rapport.

Le président Ramaphosa, qui a déjà lancé un plan de soutien inédit aux entreprises et aux plus démunis de 24 milliards d’euros, en a promis lundi un autre pour promouvoir une « nouvelle économie qui crée des emplois et favorise une croissance inclusive ».