(Kano) Un soldat stationné dans le nord-est du Nigeria, région au cœur de l’insurrection djihadiste où de nombreux soldats ont perdu la vie au cours des dernières années, a tué quatre de ses collègues avant de se suicider, a annoncé l’armée.  

« Le caporal est devenu fou furieux et a tué quatre de ses collègues avant de retourner l’arme contre lui », a déclaré le porte-parole de l’armée Sagir Musa, dans un communiqué publié mercredi soir.  

Deux autres soldats grièvement blessés ont été transportés à l’hôpital de Maiduguri, la capitale de l’État du Borno, à plus de 200 km de leur base de Malam Fatori, à la frontière avec le Niger.  

Les circonstances du drame n’ont pas encore été déterminées, mais M. Musa a affirmé qu’une enquête a été ouverte.  

Sous-payés, sous-équipés

Le quotidien des soldats nigérians stationnés dans le nord-est du pays est particulièrement difficile.  

Les troupes se plaignent régulièrement sur les réseaux sociaux de ne pas recevoir leur solde, du manque de moyens mis à leur disposition ou d’absence de permissions pour aller visiter leur famille.

Le groupe de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), branche de Boko Haram qui a prêté allégeance à l’EI en 2016, mène des attaques ciblées et très régulières contre les troupes stationnées dans le nord-est, qui ont fait des dizaines voire des centaines de morts dans les rangs de l’armée depuis ces dernières années.  

En août 2018, des centaines de soldats ont manifesté à l’aéroport de Maiduguri pendant plusieurs heures, réclamant le droit de pouvoir visiter leur famille.  

Le conflit entre les forces armées nigérianes et Boko Haram a fait 35 000 morts depuis 2009. Deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.  

Ce conflit s’est étendu au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.