(Johannesburg) Rien ne prouve que la nouvelle souche du coronavirus identifiée en Afrique du Sud soit plus dangereuse ou contagieuse que sa cousine britannique, a défendu le ministre sud-africain de la Santé Zwelini Mkhize, répondant à son homologue britannique.  

« Aujourd’hui, rien ne montre que le 501.V2 soit plus transmissible que le variant britannique, comme cela a été suggéré par le ministre britannique de la Santé », déclare Zwelini Mkhize dans un communiqué diffusé jeudi tard dans la soirée.

« Il n’y a pas non plus d’éléments prouvant qu’il provoque une forme plus grave de la maladie ou une mortalité accrue que le variant britannique ou n’importe laquelle des mutations identifiées dans le monde », ajoute-t-il.

Mercredi, Matt Hancock avait affirmé que la nouvelle forme de virus en provenance d’Afrique du Sud était « hautement préoccupante, parce qu’il est plus contagieux et semble avoir muté davantage que celui identifié au Royaume-Uni », annonçant dans la foulée des restrictions de voyage entre les deux pays.

Ces déclarations « ont pu créer la perception selon laquelle le variant sud-africain a été un facteur majeur dans la deuxième vague au Royaume-Uni, ce qui n’est pas le cas », affirme Zwelini Mkhize dans son communiqué de Noël.

Les éléments de recherche montrent que la mutation britannique s’est développée avant la sud-africaine, argumente le ministre.

Lorsque les Britanniques ont signalé l’existence du nouveau variant à l’OMS mi-décembre, ils ont tracé son apparition dans le Kent au 20 septembre, « c’est-à-dire un mois avant que la variante sud-africaine semble s’être développée », fait-il valoir.

Le ministre sud-africain regrette la décision d’interdire les voyages entre le Royaume-Uni et son pays. « Il n’a pas d’éléments montrant que la souche sud-africaine est plus pathogène que la souche britannique », or c’est ce qui a suscité cette mesure, insiste-t-il.

L’Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, a recensé plus de 14 000 cas positifs ces deux derniers jours, contre une moyenne entre 8000 et 10 000 en début de semaine.  

Zwelini Mkhize avait laissé entendre mercredi déjà que de nouvelles restrictions pourraient être nécessaires « pour ralentir ce taux alarmant » de propagation.

Près de 970 000 Sud-Africains ont contracté la maladie depuis le début de la pandémie. Près de 26 000 en sont morts.